Par Alexa Pichet Binette / 2022-03-24
Exceptionnellement cette année, le RBIQ décernera le prix Étoile montante en bio-imagerie au Québec à deux professeurs, Sylvia Villeneuve et Hassan Rivaz. Ils présenteront leurs travaux lors de la Journée scientifique du RBIQ 2022, à Sherbrooke le 2 juin avec le conférencier William Feindel de cette année, Louis Collins. Afin d’en apprendre davantage sur leurs recherches et intérêts, l’équipe du blogue du RBIQ a réalisé une entrevue avec chacun d’entre eux. Restez à l’affût pour les entrevues avec Hassan Rivaz et Louis Collins qui suivront bientôt, mais d’abord profitez de l’entrevue avec Sylvia Villeneuve ci-dessous!
Sylvia Villeneuve est Professeure agrégée au Département de Psychiatrie à l’Université McGill et détient une chaire de recherche du Canada en détection précoce de la maladie d’Alzheimer. Elle dirige le laboratoire d’Imagerie multimodale du vieillissement cérébral à l’Institut Douglas, où elle est également co-directrice du Centre StoP-Alzheimer. Son agenda de recherche porte sur le vieillissement et la maladie d’Alzheimer, principalement sur la forme préclinique de la maladie, dans le but de mieux comprendre les changements biologiques et cérébraux avant l’apparition du déclin cognitif. À l’instar des précédentes Étoiles Montantes, Dr. Villeneuve allie rigueur scientifique, attitude positive et idées innovantes! J’ai eu la chance de discuter avec elle de son parcours et sa vision de la recherche, qui pourront sans doute en inspirer plusieurs. (Remarque : l’entrevue a été modifiée pour en assurer la clarté et la concision.)
Qui est Sylvia Villeneuve?
J’ai complété mon baccalauréat à l’UQAM en psychologie où j’ai fait une thèse d’honneur sur le développement de l’enfant . J’ai ensuite obtenu mon doctorat en neuropsychologie en recherche et intervention sous la supervision de Sylvie Belleville à l’Université de Montréal. Dans ma thèse j’ai développé des tâches de mémoire pour différencier les patients avec troubles cognitifs légers de type vasculaire vs. de type Alzheimer. Et en fait mon intérêt pour la maladie d’Alzheimer a commencé très tôt, j’ai participé à une expo-sciences au primaire avec un projet sur la maladie d’Alzheimer! Après mon doctorat j’ai ensuite fait un postdoctorat à Berkeley avec William Jagust en lien avec l’imagerie amyloïde dans la maladie d’Alzheimer. L’amyloïde est une des deux pathologies de la maladie d’Alzheimer - l’autre étant les aggrégats de protéines tau- qu’on peut mesurer dans le cerveau à l’aide de la tomographie par émission de positrons (TEP). J’ai fait un autre court postdoctorat à NorthWestern University avant d’être engagée à McGill.
À quel moment avez-vous su que vous vouliez poursuivre une carrière en recherche plutôt qu’en neuropsychologie clinique?
Je dirais que ça s’est clarifié vers la fin de mon doctorat, lors de l’internat clinique. J’ai réalisé qu’à ce moment, où nous étions exclusivement en clinique, la recherche me manquait. Et c’est durant mon premier postdoctorat que j’ai réalisé que je voulais devenir professeure et vraiment poursuivre une carrière en recherche. Cela dit, je considère être une meilleure chercheuse grâce à ma formation clinique! C’est une formation qui me sert toujours et ma recherche actuelle est étroitement liée à des applications cliniques. Mon agenda de recherche et ce qui me passionne est dans le but d’avoir un impact clinique sur la maladie d’Alzheimer.
Justement, à ce sujet, qu’est-ce qui vous passionne le plus dans vos recherches actuelles?
On est dans une ère où on a sans cesse des nouveaux biomarqueurs pour mieux comprendre la maladie d’Alzheimer! Par exemple, pendant mon postdoctorat les scans TEP amyloïde étaient déjà établis. Puis, peu après mon entrée en poste à McGill, les scans TEP pour les protéines tau (la deuxième pathologie de la maladie d’Alzheimer) ont été développés et on a été parmi ...