L’Art de l’imagerie - Concours

Les images constituent un excellent moyen de rejoindre un auditoire non-scientifique et servent d’outils d’enseignement, en plus d’augmenter l’impact et le rayonnement de vos travaux de recherche. Dans le domaine de la bio-imagerie, nous avons la chance de produire des images esthétiquement riches, qui possèdent une certaine beauté, en plus de leur valeur scientifique. Même celles qui sont un peu moins attrayantes visuellement peuvent être intrigantes, captivantes, susciter la curiosité et tout un autre éventail d’émotions.

En 2021, le RBIQ a lancé le premier Concours annuel L'Art de l'imagerie, avec des prix décernés aux meilleures images soumises. De la microscopie à l’IRM, nous souhaitons mettre en valeur la variété des sujets abordés par les membres de notre réseau. Nous souhaitons encourager le public à en connaître davantage sur la bio-imagerie, soit la recherche menée au Québec et dans le monde, ainsi que son impact sur notre vie.

Deux prix ont été décernés pour les meilleures images soumises : un Prix du public a été sélectionné par vote populaire en ligne, et un Prix du jury a été sélectionné par un comité composé de membres du RBIQ. Les gagnants ont reçu 200 $ ainsi que la possibilité de voir leur image incluse dans notre prochaine exposition. L’Art de l’imagerie en présentiel.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’intersection de l’art et de la science de l’imagerie, lire notre article similaire sur le blogue du RBIQ par Carlos Gevers-Montoro et Zoha Deldar : L'art de l'imagerie: la science rencontre la beauté.

Félicitations aux gagnants!

Prix du Jury

Une feuille du petit cerveau

Jemal Yesuf

Le cervelet (qui signifie «petit cerveau») est une partie du cerveau structurellement fascinante, située à l'intérieur de la base postérieure de la tête. Nommé “petit-cerveau” à juste titre, le cervelet apparaît comme une entité distincte au sein du cerveau et contient environ 69 milliards de neurones, soit environ 4 fois plus de neurones que dans le reste du cerveau, tout en ne représentant qu’un minuscule 10% du volume total du cerveau humain chez l’adulte. Sur sa surface, le cervelet ressemble à une boule formée d’étroites crêtes (plis) et sillons parallèles, régulièrement espacés et compressés. Ces plis sont connus sous le nom de folia (singulier = folium) à cause de leur apparence qui rappelle celle d’une feuille. Chaque folium est constitué de «matière grise» externe, qui est peuplée de neurones, et de «matière blanche» interne, qui contient des appendices filiformes appelés axones à travers lesquels les neurones transmettent leurs signaux électriques. Si nous effectuons une coupe profonde de l’intérieur du cervelet, nous pouvons voir des branches de la substance blanche du cervelet qui, avec son apparence rappelant celle d’un arbre, l’amène à être appelée «arbor vitae» (latin pour «arbre de vie»). Via l'arbor vitae, le cervelet partage des informations avec lui-même et avec le reste du système nerveux. Cette photo montre un folium cérébelleux humain teint de façon à cibler un groupe de protéines appelées neurofilaments qui servent de blocs de construction aux cellules neuronales. La compréhension de l'architecture cérébelleuse devient de plus en plus cruciale puisque le cervelet gagne en importance dans l'étude de différents troubles cérébraux, notamment l'autisme et plusieurs maladies dégénératives.

Prix du public

Des bulles plein la tête

Chloé Bourquin

Cette image d’un cerveau de souris a été obtenue grâce à une injection de microbulles. Rassurez-vous, celles-ci ne font que quelques micromètres de diamètre : entraînées par le sang, elles peuvent se promener partout dans l’organisme jusque dans les plus petits capillaires sans causer de dommage. Chez notre souris, plusieurs millions d’entre elles ont été suivies par imagerie ultrasonore dans tout le cerveau durant une dizaine de minutes : après une localisation précise de chaque microbulle, l’image de gauche a été générée. La résolution obtenue ainsi est meilleure que celle de l’imagerie ultrasonore classique (à droite). Une synchronisation avec le rythme cardiaque a permis de rendre ces images dynamiques. Ainsi, là où l’IRM souffre d’un manque de résolution temporelle et où la microscopie peine à pénétrer de quelques millimètres la surface du cerveau, on parvient ici sans chirurgie à filmer le sang dans tout le cerveau à 1000 images par seconde et avec une résolution de quelques micromètres. Cette technique pourrait aider à mieux comprendre la dynamique des flux sanguins : en effet, une rigidification des artères vieillissantes au niveau du cœur peut induire une augmentation de la variation de la vitesse du sang dans le cerveau, des microhémorragies et à terme des maladies neurodégénératives comme la démence. Celles-ci pourraient donc être diagnostiquées plus rapidement avec cette méthode, afin d’enrayer leur progression avant que les dommages ne soient trop conséquents.